Focus

KLIMACrops: le nouveau projet agroécologique dans le Rhin supérieur

Les surfaces agricoles de la plaine du Rhin supérieur sont occupées à plus de 60 % par les grandes cultures, notamment par le blé et le maïs. Face au changement climatique qui s’intensifie, les agriculteurs sont de plus en plus confrontés à des phénomènes climatiques extrêmes, au manque d’eau et à des vagues de chaleur qui nuisent fortement aux rendements des cultures, fragilisent les revenus des actifs agricoles et conduisent à une augmentation du prix des denrées alimentaires pour l’ensemble de la population.
Le projet KLIMACrops vise à proposer des évolutions des systèmes de cultures, à la fois adaptées aux contextes locaux et concertées entre chercheurs et acteurs de la profession agricole, de manière à sécuriser les rendements, tout en contribuant à l’atténuation du changement climatique.
Des ateliers rassemblant agriculteurs, conseillers, chercheurs et représentants des filières permettront de développer des fermes-modèle et de co-concevoir des systèmes de grandes cultures plus résilients.
En parallèle, un large dispositif expérimental transfrontalier sera en place pendant toute la durée du projet pour produire de nouvelles références et recommandations dans le domaine de l’agroforesterie, du pilotage de l’irrigation, des cultures intermédiaires, de la diminution du recours aux énergies fossiles

Agenda

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Les chiffres

KLIMACrops en chiffres, ce sont:
  • 1 733 964.83€ cofinancés
  • 17 partenaires co-financeurs
  • 7 partenaires associés
  • sur la période du 01/10/2022 au 31/12/2025

Témoignage

Des agriculteurs invnteurs de solutions pour demain: démarrage des ateliers de conception de systèmes adaptés au changement climatique

par Anne Schaub de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est
Le 2 février dernier, cinq agriculteurs ont conçu "sur le papier" quatre fermes de Plaine superficielle adaptées au changement climatique. Ils étaient en cela accompagnés de techniciens des Chambres d'Agriculture Alsace et Grand Est, d'Arvalis, de la FR CUMA, des établissements Gustave Muller et du LTZ.

Une journée d'échanges intenses a été nécessaire pour s'acheminer petit à petit vers ces fermes adaptées. La première étape a été de définir ensemble le point de départ: à quoi ressemble la ferme-type actuelle, représentative de la Plaine alsacienne en sol superficiel? Il y a eu ensuite une phase d'appropriation de résultats scientifiques sur les effets possibles du changement climatique sur une telle ferme, qui ont conduit les agriculteurs à poser clairement trois problèmes à résoudre simultanément: (1) un climat très variable d'une année à l'autre, en tendance plus chaud et avec un ETP plus élevée qu'aujourd'hui et un risque élevé d'évènements extrêmes, (2) une pression sociale forte vis-à-vis de l'irrigation et un risque associé de restriction, et (3) un risque d’apparition de nouveaux ravageurs. Les agriculteurs ont ensuite généré un large panel de solutions, puis ont puisé dans ces briques-solutions pour construire des fermes cohérentes en se fixant une contrainte de diminuer les quantités irriguées par rapport à aujourd'hui.

Les agriculteurs ont été créatifs, puisqu'à 5 personnes, ils ont réussi à concevoir 4 fermes reposant sur 4 stratégies différentes, conduisant à des quantités irrigués de 8 à 44% plus faibles que la ferme-type d'aujourd'hui. Certaines conservent les mêmes cultures qu'aujourd'hui (maïs, soja, blé) mais en proportions différentes, d'autres introduisent différentes proportions de cultures peu ou pas irriguées. Des adaptations des itinéraires techniques (variétés, travail du sol, couverts...) ont aussi été faites. Le recours au photovoltaïsme ou l'élevage ont aussi été évoqués.

La prochaine étape est d'évaluer certains performances de ces fermes: quels rendements sous climat futur? Quelle irrigation sous climat futur? Quelle marge? quelles émissions de gaz à effet de serre? Un autre atelier de conception aura lieu en hiver prochain, après ces évaluations, pour améliorer encore les performances.

Relay Cropping au LTZ

par Martine Schraml du LTZ
En octobre 2022, l'orge d'hiver et le blé d'hiver ont été semés pour l‘essai Relay Cropping à la station de recherche Rheinstetten-Forchheim du LTZ. En décembre, un traitement herbicide a encore été effectué. Entre-temps, les deux cultures sont en phase d’élongation et les premières cultures secondaires seront semées dans les rangs dans les semaines à venir. Les cultures secondaires analysées sont le maïs, le tournesol, le chia, le sorgho à grains, le soja, le pois chiche, le haricot de Kidney et le sarrasin. Toutes les premières et secondes cultures sont également semées en culture pure à des fins de comparaison. Une culture intermédiaire (moutarde et radis oléagineux) a précédé les cultures secondaires pendant l'hiver.

Avant le semis, les bandes de Relay Cropping sont encore fraisées par un procédé de décantation. Les cultures secondaires sont semées soit en double rang (interligne de 15 cm et fertilisation en surface entre les rangs), soit en simple rang (tournesol, maïs) avec un dépôt de l'engrais sous le pied. Comme le semis se fait dans la trace du tracteur, la trace est à nouveau brisée avant le semoir.

Dans le cas du Relay Cropping, l'eau sera un facteur limitant, c'est pourquoi cette forme de culture n'est probablement prometteuse que sur des sols profonds qui retiennent l'eau. Mais comme, pour des raisons d'organisation, l'essai doit se dérouler à proximité de l'exploitation, sur un sol sablonneux avec une reserve utile très faible, il est possible de l'arroser avec un camion à buses.
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